Last Night
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 J'ai toujours préféré aux voisins les voisines (PV)

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2 participants
AuteurMessage
Lux Cohen
-Voleuse, Equipe #02-
-Etudiante & Serveuse-
Lux Cohen


Nombre de messages : 35
Age : 31
Citation : : DOH.
Âge [RP] : : 18 ans.
Date d'inscription : 21/12/2007

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MessageSujet: J'ai toujours préféré aux voisins les voisines (PV)   J'ai toujours préféré aux voisins les voisines  (PV) EmptyDim 6 Jan - 19:14


    Mary Huntington avait été une femme de riche sans histoire. D'opportuniste, ambitieuse et aussi égocentrique qu'un être humain pouvait l'être sans exploser d'autosatisfaction, elle était devenue une blondasse décolorée flottant entre deux âges, la peau tirée comme celle d'un tambour et les paupières peintes en bleu canard. Elle avait depuis longtemps cessé de se demander avec qui son millionnaire de mari pouvait bien passer ses nuits, et même si, avec les années, elle avait acquis un certain désabusement qui pouvait passer pour une nonchalance distinguée dans ses meilleurs jours, elle ne voyait toujours pas plus loin que le bout de son long nez poudré. Un être aussi caricatural que Mary Huntington ne pouvait décemment pas avoir sa place sur cette terre, et c'était à croire qu'elle avait enfin ouvert les yeux le jour où elle avait sauté dans la Tamise en se ligotant à son coffre-fort habituellement planqué derrière un Gauguin. Le problème était le suivant : on l'avait suicidée - c'est ce que l'un des hommes de main de Charles Huntington avait eu pour mission d'écrire au dos de l'un des billets du coffre. Oui, Charles était un homme du monde, certes cruel, mais bourré d'humour. Mary n'avait bel et bien pas trépassé de son plein gré. Et Charles avait prédit ce qui arriverait : suicide de femme de riche, sûrement droguée et aigrie, affaire classée, enterrement en grande pompe, quelques sanglots pour la convenance. Personne ne prit la peine d'inspecter le contenu du gros cube qui avait entraîné la malheureuse six pieds sous terre, Charles s'en tira en riant dans sa barbe et mit l'appartement en vente. Appartement acheté un peu plus tard par une certaine April Velasco, fraîchement débarquée d'Amérique. Personne n'apprit le fin mot de l'affaire - après tout, Mary Huntington avait toujours été une femme de riche sans histoire.

    Lorsque Lux ouvrit les yeux dans l'appartement d'en face, le soleil entrait à flots dans sa chambre bleue et or. Elle s'assit en bâillant sur le rebord de son lit à baldaquin - que sa mère avait, comme à peu près tout le mobilier, tenu à lui offrir au moment de sa « fuite ». Après quelques secondes d'égarement, sa tête se remplit à nouveau de ce qu'elle contenait d'habitude - le chemin jusqu'à la cuisine, les courses à faire, Shaina et Dave, Adam, Lorelaï qu'il fallait qu'elle revoie bientôt, ses révisions pour le prochain examen, etc. Petite moue encore tout ensommeillée : elle avait une fois de plus oublié de fermer les volets la veille au soir. On était dimanche. Et elle n'avait aucune, mais alors vraiment aucune envie de se bouger. Heureusement qu'elle ne bossait pas ce week-end là. En T-shirt et petite culotte, elle sauta par terre, alluma la radio en montant le son au maximum, se pressa des oranges, se lava, enfin bref, le genre de trucs que n'importe qui fait le matin. Il était onze heures, et, cinq étages plus bas, le quartier de Kensington bouillonnait de vie. Petit sourire. Quand elle était seule, dans sa bulle, Lux aimait à savoir que le monde tournait quand même.

*
* *

    « Oui maman. Oui. Bien sûr. Je passerai vous voir bientôt, Lorelaï et toi. Ah ? Embrasse-la de ma part quand elle reviendra. Et... Et pap... Oh, d'accord. Je sais, ne t'inquiète pas. Merci. A bientôt. »

    La jeune femme raccrocha avec un soupir, observa quelques instants le soleil blanc qui brillait dehors. Une lumière froide régnait sur la ville, semblant à la fois glacer et sublimer Hyde Park, qu'on voyait un peu plus loin. Lux se retourna, scruta sa guitare innocemment posée dans un coin. L'instrument semblait la narguer, et elle eut comme une envie d'arracher les cordes à s'en faire saigner les mains - elle n'arrivait à rien avec ce truc depuis quelques semaines. Soupir résigné. Elle finit de s'habiller, enfila ses bottes marron préférées et sa veste Cimarron. Regard rapide dans le miroir. Elle arrangea ses cheveux avec ses longs doigts blancs, se sourit timidement. Elle avait toujours du mal à admettre qu'elle se trouvait jolie, voire très jolie, comme si elle aurait dû en avoir honte. Mais peu importait. Elle attrapa au vol son sac à main - elle avait soudain une envie démesurée de se retrouver dehors, sur un banc, à regarder les gens qui défilent - et atterrit quelques minutes plus tard sur le palier. Un bruit attira son attention. Un bruit de gonds. La porte d'en face s'ouvrit sur un ange à cheveux longs.
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April Velasco
-People-
-Etudiante-
April Velasco


Nombre de messages : 13
Age : 31
Citation : : Sois Belle & Consomme
Âge [RP] : : TWENTY _*
Date d'inscription : 03/01/2008

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MessageSujet: Re: J'ai toujours préféré aux voisins les voisines (PV)   J'ai toujours préféré aux voisins les voisines  (PV) EmptyDim 6 Jan - 22:15

    CHARLES WILLIAM REANEY MC ARTHUR eût un léger pincement au coeur. Passant une main dans ses cheveux gris-poivré il s'accorda un moment d'hésitation. APRIL. Sa chère et tendre APRIL. Maintes fois il avait tenté de lui expliquer que ce n'était que pour son bien. Mais la jeune femme n'avait rien voulu entendre. Non. Chose étonnante pour une femme elle n'avait pas hurlé. Tapé du pied. Crié, pleuré. Elle s'était contenter de le toiser de cet air dont elle avait la maîtrise et qui n'appartenait qu'à elle. Froid et emplit de dédain. Qui l'avait fait se sentir minuscule et vulnérable, lui, alors que dans le monde entier des affaires il était réputé pour sa poigne de fer. S'il lui cédait tous ses caprices, c'était pour plusieurs raisons. Dans le monde où vivait APRIL et ses amis, tous les parents étaient comme ça - tant que leurs gosses ne faisaient pas n'importe quoi, tant qu'ils ne leur collaient pas la honte, ils pouvaient en gros faire tout ce qu'ils voulaient. D'ailleurs c'était l'erreur qu'avait commise APRIL. Elle avait été prise en flagrant délit de faire n'importe quoi, et se faire prendre était inacceptable. Elle aurait dû le savoir pourtant.
    Et puis parce qu'il essayait de se racheter son absence. Et ses maîtresses. Car APRIL savait. Et Charles avait même l'impression qu'il y avait peu de choses qu'elle ignorait. Et ce qui le touchait au plus profond de lui c'était quand elle plongeait ses beaux yeux bleus dans les siens et qu'elle devinait. Qu'elle devinait que s'il était rentré tard ce n'était pas à cause de cette prétendue réunion. Mais à cause d'Elles. Elles. Les secrétaires, les vendeuses, les putes. Peu importe. Et le pire dans tout ça c'est qu'APRIL ricanait. Ses yeux criaient ce qu'elle ne disait pas mais pensait encore plus fort. Va. je ne dirais rien à Maman. De toute façon, elle sait. Nous savons. Tout le monde sait. Comme si ils échangeaient leurs rôles pendant un moment. Qu'il redevenait l'enfant qui avait fait une bêtise. Et qu'elle grandissait pour être au choix, père ou mère. Substitution. Il évalua l'immense salon de l'immense appartement où désormais logerait sa fille. Et n'eut pas la prétention de prétendre que c'était pour elle qu'il faisait ça.


    " J'ai toujours préféré aux voisins les voisines Dont les ombres chinoises ondulent sur les volets Je me suis inventé un amour pantomime Où glissent en or et noir tes bas sur tes mollets "

    APRIL s'étira sous sa couette, se leva et se dirigea vers sa salle de bain en traînant des pieds. Là, elle s'examina dans la glace. Son caleçon gris était détendu aux fesses, son T-shirt Mr Bubble, tout tordu, pendait sur une épaule. Ses cheveux blonds et raides étaient applatis à l'arrière de son crâne. Evidemment, elle restait sexy quand même.

    - Grosse vache, lança-t-elle à son reflet dans son miroir.

    Elle entreprit de se brosser les dents, lentement, et se remit à penser à ceux qui faisaient la fête plus qu'elle et pourtant avait réussi à ne pas se faire virer et à rentrer dans de prestigieuses universités. Les bons enfants. APRIL était la mauvaise fille. C'était trop injuste. Elle fronça les sourcils avec détermination tout en frottant ses molaires. Elle cracha un peu de dentifrice dans le lavabo. Oui, elle leur montrerait ce qu'elle pouvait faire. Comme si elle avait besoin de prouver quoi que ce soit.

    " De ma fenêtre en face J'caresse le plexiglas J'maudis les techniciens Dont les stores vénitiens Découpent en tranches La moindre pervenche Déshabillée J'ai toujours préféré aux voisins les voisines J'ai toujours préféré aux voisins les voisines "

    Mais pour le moment, sa seule préoccupation, c'était la tenue qu'elle allait porter aujourd'hui. Elle déjeune avec SHERYL dans un magnifique - et tout nouveau - restaurant parisien qui a ouvert dans le nord de Londres, et elle devrait déjà y être. Mais SHERYL étant aussi ponctuelle qu'APRIL, celle-ci sentit qu'elle pouvait se permettre de partir dans la demi-heure suivante, et encore parierait-elle bien son sac Gucci qu'elle l'attendra dix bonnes minutes de plus. Elle a donc trois quarts d'heure pour s'habiller. Elle inventorie le contenu de son dressing et de ses quelques quatre armoires. L'abondance n'est pas un cadeau, vous pouvez me croire, le problème étant la multiplicité des choix. Toutes ces fringues, et rien à se mettre. Elle reste plantée au milieu de sa chambre en string, clope au bec, et pleurant presque d'impuissance, ça l'ENERVE. Sans grande conviction, elle finit par attraper un pull en cachemire bleu ciel et un jean Habitual. Ses bottes Prada sont dans l'entrée, évidemment. Elle finit par attraper le sac Paul&Joe et heureusement qu'elle vient d'acheter le dernier paletot Chloé, ce qui a le don de la remettre de bonne humeur. Belle, bronzée et monogrammée, elle quitte mon appartement en sautillant, le cœur léger. S'arrête sur le seuil, farfouille à la recherche des clés, relève la tête. Surprise !

    " J'ai toujours préféré aux voisins les voisines Qui sèchent leurs dentelles au vent sur les balcons C'est un peu toi qui danse quand danse la mousseline Invité au grand bal de tes slips en coton. "
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J'ai toujours préféré aux voisins les voisines (PV)
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